Je vais vous parler d'un café, Le Zazou , qui est le reflet même de la culture française, de ma France à moi, et qui deviendra très bientôt un lieu incontournable de Castres, c'est tout du moins tout le mal qu'on lui souhaite.
Vous parler du Zazou c'est forcément vous parler un peu des Zazous, un peu du quartier de l'Albinque, un peu des gens d'ici et un peu du patron bien sûr. Mais vous verrez ces 4 là font Le Zazou.
Commençons par un petit cours d'histoire et rappelons ce que sont les Zazous :
"Tirant leur nom d’une chanson de Cab Calloway (Zah Zuh Zaz), les Zazous occupèrent la mode de la France des années 1940. Reconnaissables à leurs vêtements anglais ou américains, et affichant leur amour du swing, ils exprimèrent leur non-conformisme et leur opposition au régime en organisant des concours de danse, qui les opposaient parfois aux soldats allemands. Lorsque les lois raciales de Vichy et des Nazis obligèrent les Juifs à porter l'étoile jaune, un certain nombre de Zazous, par défi, s'affichèrent avec une étoile jaune marquée « zazou » et furent déportés comme les autres. Par bravade, ils portaient également des vêtements trop longs à une période où le tissu était rationné et gardaient les cheveux longs alors qu'un décret vichyssois faisait des cheveux récupérés chez le coiffeur une matière première d'intérêt public pour la confection de pantoufles. Enfin, ils mettaient un point d'honneur à être toujours équipés d'un parapluie qu'ils n'ouvraient jamais. [...]" (source : http://www.parissi.com/index.php?menu=mag&zoom=23)
Par ailleurs, n'oublions pas que "Les Zazous étaient contemporains de l'existentialisme. Boris Vian en était un exemple typique. Il n'a cependant jamais revêtu l'habit du zazou, comme le prouve Claire Julliard dans sa biographie de Boris Vian (Gallimard, 2007)." (source : wikipédia)
Le Zazou c'est ça un non conformisme, un regard sans complaisance pour une société de plus en plus tournée vers le tapage, le bling bling, la superficialité. Ici on aime les gens pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils montrent. Des artistes exceptionnels, tous doués d'un talent fou, dans l'air du temps, une affiche que Le Zazou n'a rien à envier à de plus grands et plus connus que lui, des gens vrais à l'image de Claude, surnommé Le Baron de l'Albinque, dans le cadre de l'exposition de Boris Chauvet link.
Photo © Boris Chauvet
Le Zazou c'est aussi le quartier chéri des castrais, l'Albinque. la porte d'entrée de Castres, quand on vient d'Albi ou de Lautrec link, où vous y trouverez outre son marché couvert, son marché bio du jeudi soir, sa brocante link, son excellent bouquiniste. Demandez aux castrais de vous parler de l'Albinque, chacun vous racontera son histoire, son quartier, un délice.
photo réalisée par DAvid Rizet-Blancher
D'ailleurs, si vous devez venir sur Castres, passer par la route d'Albi !
Le Zazou c'est aussi Alberto, le patron, qui nous vient tout droit d'Avignon, un passionné de culture, qui sait où trouver les artistes de demain et comment, qui prouve à tous les jours que Castres est une ville pleine de ressources, qu'elle regorge d'artistes de qualité et qui leur offre un endroit des plus charmants où s'exprimer. Un homme simple et droit, qui ne parle pas pour ne rien dire et surtout qui a fait du mot "respect" tout un art de vivre.
Un lieu où le client, le plus humble qui soit, est reçu comme un prince (la qualité du service est exceptionnelle, normal qu'on a dans son équipe un Ludovic que nombre de professionnels de l'hôtellerie et la restauration rêvent d'avoir), où vous pouvez toujours être assuré de passer un moment délicieux et riche.
Quand vous vous arrêtez au Zazou (et vous verrez on y vient pas par hasard), vous avez l'impression d'être dans un film d'Audiard, vous vous attendriez presque à voir s'attabler près de vous un Jean Gabin (Ici les clients ont des gueules d'acteurs), on retrouve Arletty à travers Anne qui y slame régulièrement et en a le panache et la beauté, vous vous prenez en plein visage le sourire si doux de l'adorable et si jolie Fleur, ...
Le temps y est merveilleusement bien suspendu, vous avez le sentiment de pouvoir enfin profiter de la vie et de la savourer. On s'y sent chez soi.
Le Zazou c'est une vitrine française incroyable, avec des airs de café parisien et le lieu l'Albinque s'y prête, un véritable petit Saint Germain castrais. Un café culturel qui donne un cachet fou à Castres.
Le Zazou remet à l'honneur nos cafés d'autrefois. Mon arrière-grand-père, aubergiste ch'ti, ma très chère Mémé Yéyenne et mon Pépé Marmouget auraient adoré cet endroit ! C'est toute ma culture, toute mon histoire, ma France à moi ce café et en lui rendant hommage, je leur rend aussi hommage.